Informations sur le fief

Attribution actuelle : Isabeau Anne de Noùmerchat, dicte « Enduril » (fief de retraite)

Précédent(s) Seigneur(s) : Aucun

 

Description des armoiries : « D'azur, à un Saint-Martin, coupant avec son badelaire son manteau pour en couvrir un pauvre boiteux, un chien précède le cheval, le tout d'argent posé sur une terrasse cousue de sinople. »

Devise du fief : Inconnue

Gentilé : Inconnu

Seigneuries vassales recensées

Généralités historiques

C’est la réunion de deux habitats, Flacianum et Limosus qui, selon toute vraisemblance, est à l’origine de la fondation au VIII° siècle de la ville de Limoux, telle que nous la connaissons de nos jours. 

IX° siècle : C'est dans la Charte de Charles le Chauve, roi de France, en faveur de l’abbaye de Saint Hilaire, qu’il est fait mention pour la première fois de Limoux. Elle appartient alors à l’archevêque de Narbonne. Mais au X° siècle, elle passe sous l’autorité des comtes du Razès. Chargés par le roi d’administrer les comtés, ils en exercent peu à peu les droits régaliens. Au XII° siècle, Roger de Béziers accorde aux habitants de Limoux la faculté de disposer de leurs biens. Une période d’accalmie s’installe mais elle sera de courte durée. 

XIII° siècle : C’est le début de la Croisade contre les Albigeois. Les effets de la croisade, qui prend des allures d’inquisition, vont se faire durement sentir à Limoux qui compte de nombreux cathares. Elle est occupée par Simon de Monfort et donnée en fief à son lieutenant Lambert de Creichi qui devient ainsi Lambert de Limoux. Simon de Monfort mort, c’est son fils Amaury qui lui succède. Les comtes de Toulouse et de Foix ainsi que Trencavel s’opposent à lui, avec le soutien de Limoux et de ses habitants. En 1226, Pieusse (village situé à 3 km de Limoux) est choisi pour la tenue d’un concile sous la présidence de Guillebert de Castres, évêque hérétique de Toulouse. Mais leur révolte est contrée avec le soutien du roi Louis VII. Les habitants expient leur dévouement pour leur seigneur, les biens des hérétiques sont confisqués. Plusieurs familles de France s’établissent alors à Limoux, dont Pierre de Voisins, officier de Simon de Monfort. Limoux cédée au roi par ses ascendants rejoint la couronne en 1296. 

XIV° siècle : Depuis la Croisade contre les Albigeois, un siècle a passé et Limoux semble avoir oublié ses temps de malheurs. Hélas, en 1348, la peste noire venue d’Italie sévit à Limoux. Un malheur en entraînant un autre, Limoux devient le théâtre en 1355 de pillages et de destructions. Le Prince de Galles dit le “Prince Noir” revendique la France en héritage. Ainsi, naguère florissante, après la peste noire, Limoux est anéantie par le fer et le feu des ennemis. De nouvelles fortifications sont édifiées comme pour prévenir un autre siège. Limoux est le chef-lieu d’une viguerie depuis 1319. Ses droits sont confirmés par le roi. Les institutions municipales se mettent en place non sans difficulté.

L'émergence du Razès aux temps des carolingiens 

Le premier acte connu concernant un village du Razès date de 779. Résumé dans l'inventaire des actes de l'archevêché de Narbonne, il fait état d'un arrêt prononcé dans cette ville par lequel le lieu de Cailhau est adjugé à l'archevêque au détriment du comte carolingien Milon qui l'avait usurpé. Ce document souligne déjà l'intérêt que les Narbonnais, et en particulier, leurs prélats, portent aux localités du Razès et qu'ils n'allaient manifester par la suite en maintes occasions. C'est en 788, dans une poésie de l'évêque d'Orléans Théodulphe, qu'est mentionné pour la première fois le nom du Razès (Rhedesium). 

En 788, se tient à Narbonne, un important concile au cours duquel Daniel, métropolitain de la province, revendique sur l'évêque d'Elne tout le pays de Razès. Ce dernier est disjoint de l'évêché de Carcassonne et intégré à l'archevêché de Narbonne en 791. Les prélats narbonnais portent désormais le titre d'"Archevêques de Narbonne et du Razès". 

 

Les comtes du Razès 

Succédant aux envahisseurs musulmans, dont la dernière expédition est conduite par Abd-Al-Malek en 793, les plus anciens maîtres connus du Razès sont les comtes francs nommés par Charlemgne pour administrer ses domaines. Leur résidence primitive semble être une ville désignée dans les textes sous le nom de Rheda, ancêtre de l'actuelle Rennes-le-Château. Les raisons de ce choix s'éclairent si l'on considère, d'une part la position topographique de la place et, d'autre part, la composition du comté du Razès. Rheda se situait au centre d'un ensemble beaucoup plus étendu que le pays actuel puisqu'il était constitué par le Bas-Razès, une partie du Lauragais et de la Piège, le Quillanais, la région de Peypertuse, le Donezan et le Conflent. 

 

La première race 

Le premier comte particulier du Razès dont le nom nous soit parvenu, Guillaume de Gellone, valeureux compagnon de Charlemagne qui participe à la bataille de Roncevaux, aux côtés de Roland, administre un territoire libre de toute présence sarrasine et indépendant du comté de Narbonne. Le fils de Guillaume de Gellone porte à son tour, sous le nom de Bera Ier, le titre que lui lègue son père en 813. 

Le fils de Bera, Argila comte en 830, vend en 845, une partie du Pays de Sault, dépendant du Razès à son propre fils, Bera II, lequel acquiert l'année suivante le titre du comte de Razès moyennant une forte somme. A la suite des luttes intestines qui suivent la mort du roi Louis le Pieux, Bera II, ayant pris le parti de Pépin II d'Aquitaine, ait été dépouillé de tous ses domaines par Charles le Chauve pour félonie. Dans un acte de 873, un certain Miron de Barcelone exerça la charge comtale conjointement avec Oliba II. Miron est dépossédé par Charles le Chauve, tout comme Bera II. 

 

La deuxième race 

Vers le milieu du IXe siècle, le comté passe aux mains des Oliba, gouverneurs de Carcassonne. Cette famille est à l'origine de la puissante dynastie des comtes de Carcassonne et de Razès. Les deux fils d'Oliba se partagent la succession en 870, Oliba II héritant du comté de Carcassonne et Acfred Ier de celui de Razès. Les frères entretiennent des relations agitées car c'est tantôt le nom de l'un, tantôt de l'autre, qui apparaîrait dans les divers actes de la fin du IXe siècle. 

Après la mort d'Acfred 1er, en 905, l'histoire du comté sombre pour un temps dans les ténébres. Ses fils meurent sans descendance en 927 et 928 et que le pays revient aux fils d'Oliba II, comte de Carcassonne : Bencion et Acfred II, ce dernier exerce la charge comtale en Razès. Lors de son décès en 934, sa fille unique Arsinde, unie à Arnaud, comte de Comminges, vers 942, transmet la comté de Razès, dont elle est l'héritière, à la puissante famille de son époux. Arsinde donne le jour à trois enfants : Roger dit "le Vieux", devient comte de Carcassonne et hérite d'une partie du Razès; Eudes, son frère cadet, reçoit en héritage la majorité du Razès; Raymond entre en possession du Comminges. A la fin du Xe siècle, une guerre intervient entre les comtes Roger et Eudes d'une part, et Oliba Cabreta, comte de Cerdagne, d'une autre part. Elle provoque l'amputation de la partie méridoniale du Razès, le Capcir, le pays de Sault, le Peypertusès et le Donezan étant rattachès au comté de Cerdagne, puis à la maison comtale de Barcelone. 

Roger "le Vieux" meut en 1002, son fils Raymond hérite du comté de Carcassonne et d'une partie du Razès. La branche d'Eudes s'éteint en 1065, le comté du Razès revient aux descendants de Roger "le Vieux". 

 

La succession épineuse de Roger "le Vieux" 

La situation se complique alors car le fils de ce dernier, Raymond, meurt avant son père. Il laisse cinq enfants dont deux fils : d'une part Pierre Raymond, qui hérite de la plus grande partie du comté de Carcassonne et d'autre part Guillaume Raymond, auquel lui revient le Razès. Or le testament de Roger "le Vieux", à la suite de la mort prématurée du fils aîné, ne semble pas avoir été respecté à la lettre, les enfants de celui-ci ayant été, exclus de la succession paternelle par leur oncle, Pierre. Ce dernier jouit paisiblement des comtés de Carcassonne et du Razès jusqu'à sa mort vers 1050. La descendance de Pierre s'éteint, les comtés reviennent aux trois enfants de Guillaume Raymond, à savoir Raymond, Pierre et Bernard. L'aîné, Raymond meurt en 1052, ses deux frères héritent du Razès et du Carcassonnais mais ils disparaissent sans postérité et leurs biens échoient en toute équité, à leurs parents mâles les plus proches, les fils de Roger de Foix. 

 

Ermengarde et l'ascension des Trencavel 

L'intérêt se reporte alors sur Ermengarde, arrière petite-fille-fille de Roger "le Vieux" et cousine germaine du comte défunt. Très entreprenante et d'un caractère ambitieux, après avoir épousé Raymond Bernard Trencavel, vicomte d'Albi, elle intrigue pour recueillir l'héritage au détriment se ses cousins de Foix. Dans ce but elle vend, en 1067, les domaines de Carcassonne et du Razès aux comtes de Barcelone. La même année, Guillaume, comte de Cerdagne, cède à Ramon Berenguer, comte de Barcelone, ses prétentions sur le comté du Razès. Ce dernier en 1068, fait à son tour cession à Raymond Bernard Trencavel, l'honneur de ce même comté, à titre de vicomte. Le calcul d'Ermengarde s'avère payant puisque la maison de Foix n'ose s'attaquer à de si puissants protecteurs. La venue du comte de Barcelone à Carcassonne en 1071 prouve que le catalan se considérait comme comte du Razès à part entière. Mais en 1082, son fils aîné Ramon Berenguer II est assassiné, ne laissant pour lui succéder qu'un fils très jeune.Pendant la minorité de celui-ci, des troubles éclatent dans le Razès et le Carcassonnais, c'est le moment que choisissent Ermengarde et son fils Bernard Aton pour reprendre militairement possession des pays vendus douze ans plus tôt. 

Ermangarde administre alors le Carcassonnais et le Razès, les pays Nimois et Biterrois, ainsi que le Nord-Narbonnais. Bernard Aton assoit sa domination en signant avec Roger II, comte de Foix, un traité par lequel celui-ci abandonne ses droits sur le comté du Razès. 

Vers 1123, Bernard Aton est chassé de Carcassonne, sans doute à l'instigation de Ramon Berenguer III, amis, grâce à l'appui du comte de Toulouse, Alphonse Jourdain, exilé en Provence et désireux de reprendre sa capitale, alors aux mains de Guillaume d'Aquitaine, il parvient à récupérer la place en 1124. C'est le traité de partage de la Provence entre les comtes de Barcelone et de Toulouse, en 1125, qui met fin aux hostilités. Lorsque Bernard Aton meut, en 1130, il avait assuré la puissance des Trencavel. Son fils aîné, Roger Ier, obitent Carcassonne, le Razès, l'Albigeois. Alors que Raimond Trencavel reçoit Agde et Béziers et Bernard Aton II, le Nimois et le comté de Melgueil. Roger Ier meurt dans descendance en 1150 et lègue toutes ses possessions à Raimond Trencavel. Ce dernier est assassiné à Béziers en 1167. C'est son fils aîné, Roger II, qui lui succède et rend hommage au roi d'Aragon. Roger II décéde en 1194 et lègue toutes ses possessions à Raimond-Roger Trencavel, mais c'est Bertrand de Saissac, tuteur légal du jeune héritier qui allait assurer le pouvoir pendant 10 ans. 

 

La fin du comté du Razès 

Puis la croisade contre les Albigeois sème la terreur sur la région et Simon de Montfort domine la région. Il laisse la région à son fidèle lieutenant Pierre de Voisins. En juin 1220, Roger Bernard de Foix et son frère Loup de Foix libère le Razès. Par une charte du 17 juin 1227, Trencavel place Limoux et "patria Redensis" (ma patrie du Razès) sous la protection de Roger de Foix. Mais l'intervention royale brise tous les espoirs de Trencavel et le Razès retombe dans les mains des seigneurs français et de leurs vassaux (de Thurey, les Voisins, l'abbaye de Lagrasse et l'archevêque de Narbonne). 

 

Durant l'été 1240, Raimond II Trencavel tente de reprendre possession de sa "patrie du Razès". A l'annonce de son approche, les habitants lui ouvrent Limoux, Montréal et toutes les autres places de la région. Mais, Trencavel est défait à Carcassonne et est contraint à l'exil. 

Le comté du Razès cessa d'exister à partir de cette date avec le remplacement de la région par la province du Languedoc qui fut réunie à la couronne de France.

Vestiges préhistoriques et antiques

  • Pont-Vieux [détruit au XIXème siècle]

Architectures civiles

  • Les deux rives du fleuve à Limoux sont fortement urbanisées. Le noyau initial se situe entre le Pont-Vieux et l'église Saint-Martin sur la rive gauche. Puis les deux rives s'urbanisent au-delà des remparts initiaux, surtout entre 1260 et 1270 avec la construction du Pont-neuf et de la place du marché. 
  • Tanneries sur la rive droite de l'Aude. 
  • Pont-Neuf. 
  • Après le pillage du Prince Noir en 1355, Limoux s’entoure de remparts percés de sept portes et rehaussés d’une vingtaine de tours. [Les fossés sont comblés au XIXe afin d’aménager la promenade du Tivoli.] 

Architectures sacrées

  • Eglise Saint-Martin. 
  • Notre-Dame de Marceille  

Documents relatifs au fief

Registre des contreseings du Languedoc