Fief Seigneurial issu de mérite (attribué)
Vassal de la Vicomté d'Agde
Actuel Seigneur : Castelereng du Cougain
Précédent Seigneur : Quirin de Rieucros
Description du Blason : « D'argent, à trois pals de gueules. »
Devise : /
Nom des habitants : Marseillanaises - Marseillanais
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Généralités historiques
- Marseillan est située dans le comté du Languedoc, à 13,3 km de Sète et à 6,5 km d'Agde. Elle appartient au vicomté d'Agde, et fait partie des seigneuries qui bordent l'étang de Thau, au même
titre que Mèze. Elle comprend quelques petits ruisseaux et canaux. Le territoire marseillanais est relativement plat.
- Le crabe de Marseillan
Le symbole de Marseillan est le crabe, animal familier de la Méditerranée et de l'étang de Thau et que l'on retrouve souvent représenté.
- Ermengaud de Marseillan
Les armes de Marseillan se blasonnent ainsi : d'argent, à trois pals de gueules. Elles constituaient à l'origine le blason d'Ermengaud de Marseillan et possédaient quatre pals. En 1111,
Ermangaud, notable de Marseillan, emprunte 70 sols melgoriens pour se harnacher, et accompagne Bernard Aton IV, vicomte de Béziers, en croisade. Ermangaut appartient à la famille des
seigneurs Marseillan, maison connu depuis 980.
- Les premiers habitants
La région fut en premier lieu occupée par des peuples Ibères et Ligures. Leur intégration donna naissance à une population nommée «Ligures Elysiques», ou plus simplement «Elysiques» : on a
écrit qu’au Ve siècle av. J.-C., que « les Ligures Elysiques, hommes rudes et guerriers rusés, habitent notre région ». Ainsi, ils ont été les premiers habitants du territoire de Marseillan.
Leurs ressources se basaient essentiellement sur la pêche. Au Ve siècle av. J.-C., les Celtes, ayant envahi le bas Languedoc au Ve siècle av. J.-C., éliminèrent les Ligures et les Ibères.
C'est vers 300 av. J.-C que les Volques s'installèrent dans la région : Marseillan fut alors absorbé par les Volques Arecomiques basés à Nîmes.
- La période grecque
Les Grecs Phocéens fondèrent Marseille aux alentours de 600 avant J.-C. Ces Phocéens, dits Massaliotes, évoluaient par cabotage le long du golfe du Lion pour commercer avec les populations
côtières. Une hypothèse voudrait qu'ils aient établi un comptoir sur la zone de Mèze/Marseillan, attirés par le calme et la facilité de mouillage de l'étang de Thau. Cette supposition
pourrait être confirmée par la fondation, en 550 av. J.-C., du comptoir Αγαθή Τύχη (Agathé Tyché : la « bonne fortune »), la ville d'Agde actuelle. Une fois leur cité de base, Marseille,
surpeuplée de réfugiés venus d'Ionie, ils auraient, en connaissance de son environnement favorable, choisi le comptoir de Marseillan pour s'y installer. Cette colonisation aurait eu lieu lors
de la seconde vague de migration ionienne, soit vers 535 av. J.-C. Amédée Boudin, dans son Histoire de Marseille, nota de même : « Les Phocééns arrivèrent sur les bords de l'étang de Thau et
fondèrent une cité : Marseillan ». Cependant, une seconde hypothèse refuse tout rapport de Marseillan à Marseille : ce sont des Massaliotes agathois qui auraient quitté leur cité pour
s'établir dans ses alentours, à Marseillan notamment ; des Agathois auraient de même pu « conseiller » aux nouveaux migrants un nouveau point de fixation proche : la zone de Marseillan.
L'influence grecque sur les populations autochtones aurait surtout été architecturale.
- L’empire romain
Quand les Romains envahirent la Gaule, les Volques se soumirent et la Narbonnaise Première fut créée. Restée indépendante, Marseillan devint romaine en 49 av. J.-C, sous le consul Fabius.
Pour faciliter le trajet vers l'Espagne, la voie Domitienne fut mise en place. Peu à peu, les populations locales adoptèrent les coutumes et mœurs romaines et offrirent même un
soutien militaire au sein des armées de César en 52 av. J.-C. Durant la Pax Romana et jusqu'à la fin de l'Empire romain, le port de Marseillan fut prospère. Le christianisme fait son
apparition dans la Narbonnaise première au IIIe siècle.
- Les invasions
En 406, les Vandales envahirent et ravagèrent la Gaule et le bas Languedoc n'échappa pas à leur déferlement. En 409, les Wisigoths conquirent la Narbonnaise Première : néanmoins, la région de
Marseillan ayant résisté à leurs assaut, elle ne fut placée sous l'autorité des Wisigoths qu'en 476 (après la chute de l'Empire romain) et le resta pendant plus de deux siècles. C'est à cette
période que fut constitué le diocèse d'Agde (reconnu en 453). La domination wisigothe demeura cependant dans le respect des traditions et des langages gallo-romains. Elle incarna un passage
prospère de la Septimanie. En 720, les Sarrasins s'emparèrent de Narbonne et dévastèrent sur leur passage notamment Agde, Marseillan et Mèze jusqu'à Nîmes. L'occupation sarrasine fut
néanmoins courte : 17 ans environ. Charles Martel, au vu de la progression sarrasine jusqu'à Bordeaux, entra en campagne et vainquit les Maures à Poitiers en 732. Privées de leur général Abd
al-Rahman ibn Abd Allah al-Rhafiqi, les armées sarrasines prirent la fuite. Néanmoins, la ville de Narbonne résistant près de sept ans à ses assauts, Charles Martel choisit la politique de la
terre brûlée sur Marseillan et ses voisines. C'est seulement sous Pépin le Bref que les Sarrasins furent repoussés. Ce dernier réunit la Septimanie en 761. Néanmoins, cette protection
n'empêcha pas les pillages sarrasins de la zone de Marseillan proche de la mer. C'est ainsi que des prisonniers de la côte participèrent à l'édification de la mosquée de Cordoue.
- Moyen-Âge et Inquisition
Comtés du Languedoc à la veille de la croisade des Albigeois. Marseillan devint cité seigneuriale en 850. On assista alors à d'incessantes luttes de pouvoir et d'influences entre les
seigneurs et les évêques. À l'appel des croisades, Aton IV, alors seigneur, entre autres, de Marseillan, céda droits de pêche et chapelle Saint-Estève (à l'intérieur de l'église
Saint-Jean-Baptiste) à l'évêque d'Agde. Ainsi, les biens de l'Église ne cessèrent de s'accroître pendant cette période. En 1139, Raimond Ier Trencavel devint propriétaire de Marseillan, et en
1187 la seigneurie sur la ville ville passa à l’évêché d'Agde.
- L’apparition des consulats
Le premier consulat marseillanais fut mis en place en 1170. Les consuls sont choisis la plupart du temps parmi les nobles et bourgeois qui paient des impôts fonciers et dont l'âge est
supérieur à 25 ans. Ils sont élus en début d'année pour une durée d'un an et endossent leurs responsabilités le 2 février (jour de la Chandeleur, ou Purification). Leur mandat ne peut être
renouvelé qu'après trois ans d'interruption et ils sont en général choisis comme successeurs par un consul en place à la fin de son mandat. Pour venir en aide au consulat, le conseil général
est créé à la fin du XIVe siècle : il se compose de quatre consuls et quatre notables et prend en charge les affaires les plus importantes de la ville. Il est présidé par un représentant du
roi (le viguier) et un représentant de l'évêque d'Agde (le bayle).
- La croisade des Albigeois
Comme bon nombre de communes du sud-ouest, Marseillan fut touchée par les troubles découlant de la croisade des Albigeois. Les troupes de Simon de Monfort, constituées de seigneurs et
chevaliers principalement venus d'Île de France, de Normandie et de Bourgogne, ravagèrent, entre autres, Marseillan en juillet 1209. La ville semble avoir adhéré en masse au catharisme :
ainsi, en 1218, l'excommunication fut lancée sur « tous les hommes de Marseillan » par le légat du pape Honorius III. Avec le traité de Paris, une grande partie du Languedoc fut cédée au
royaume de France par Raymond VII, mettant ainsi fin à la croisade des Albigeois. Marseillan, hérétique, sort ruinée et anéantie de ces années de guerre. La nouvelle noblesse, issue des
seigneurs de Simon de Monfort, vit le jour.
- La fin du Moyen-Âge
Le début du XIVe siècle est marqué à Marseillan par une succession de disettes, en 1323, 1329 et 1341 par exemple. Fragile, la population fut sans défense face à la Grande Peste, en 1348 :
elle dure huit mois et demi, plus de soixante pour cent des habitants sont atteints. Elle réapparaît en 1361 et 1375.
Vestiges préhistoriques et antiques
- Le sous-sol de Marseillan est formé de roches sédimentaires du pliocène (Cénozoïque) et d'alluvions du quaternaire. On en déduit que la mer était avancée d'une quinzaine de kilomètres à
l'intérieur des terres que nous connaissons aujourd'hui (jusqu'aux environs de la ville actuelle de Pézenas).
- Habitats chalcolithiques à, Saint-Victor, La Barrale, Belle-Vue, Bel-Air.
- villas romaines, principalement L'Oliver, Le Bagnas, Ste-Eulalie.
- Tombes wisigothiques à L'Olivier, Les Onglous, Saint-Pierre de Fabricolis, La Grenatière.
- Habitat du haut Moyen Age à St-Victor.
Architecture civile
- Au centre du village, les vieilles rues noyées de soleil recèlent une architecture riche d'histoire : la Halle couverte construite en basalte avec une charpente bordée en vénitienne, les
façades d'hôtels particuliers garnies de sculptures en pierre volcanique d'Agde, l'église Saint-Jean-Baptiste.
- Le « marché couvert » : Cette place de marché fut, au XIIe siècle, le centre de la vie locale et les consuls décidèrent en 1310 de la couvrir d’un édifice en bois, malheureusement peu
résistant aux intempéries. Ses arches sont construites en pierres basaltiques noires d'Agde.
- Le port de plaisance, particulièrement bien équipé, permet aux amateurs de nautisme de trouver un havre de confort.
Architecture sacrée
- L'église Saint Jean-Baptiste, église romane du XIe siècle, est composée de chevet avec ses demi-tours rondes, surmontées de toits coniques recouverts de tuiles romaines. Les soubassements de
la base du clocher et de la tour hexagonale sont en grosses pierres de taille, rongées par le temps. On retrouve aussi le chœur, voûté d'ogive, et l'abside. La sacristie et la tour hexagonale
seront édifiées dans la même période et l'église Saint Jean-Baptiste restera jusqu'au XVe siècle, l'une des plus riches de l'ancien diocèse d'Agde.