Fief Seigneurial issu de mérite (non-attribué)

Vassal de la Vicomté de Agde

 


Actuel Seigneur : 

Précédent Seigneur : 

 

 

Description du Blason : « D'azur à un agneau pascal d'argent tenant de sa patte senestre de devant une longue croix de sable avec une banderole d'or, chargée d'une croix pattée de gueules, pendante de la longue croix et attachée avec des cordons d'azur, d'argent et de gueules. »

Devise : /

Nom des habitants : Mézoises - Mézois

 

 

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Généralités historiques 

  • Tout comme Agde, elle fut fondée par les Phocéens au VIe siècle av. J.-C.. Successivement refuge, comptoir commerçant et lieu d'habitation, la ville a connu un bon nombre d'occupations : grecque, romaine, prise par les troupes de Simon de Monfort, gérance par l'évêque d'Agde. 
  • Mèze dans l'Antiquité 
    Si l'on observe la plus ancienne carte de la côte languedocienne, on s'aperçoit que dans l'Antiquité une voie maritime protégée par la lagune permettait d'aller d'Arles jusqu'aux étangs du Roussillon. Cette voie maritime se juxtaposait à la voie Héracléenne construite par les Grecs qui reliait Marseille à l'Espagne. Parmi les étangs constituant la lagune languedocienne, l'étang de Thau était le plus important. Dans l'Antiquité, le territoire de Mèze avait un aspect fort différent de son aspect actuel. Il avait frappé le géographe latin Pomponnius Mela qui le décrit au début de notre ère. Il note que la colline de Mèze est entourée d'eau presque de tous les côtés, si elle n'était rattachée à la terre par une étroite chaussée... 
  • Les premiers habitants de Mèze 
    Il est fort probable que les Phéniciens se dirigeant vers leurs comptoirs agathois utilisèrent l'abri naturel que leur offrait ce site pour se protéger des tempêtes, de la tramontane et des vents du Nord-Est. Le territoire de Mèze était alors vraisemblablement occupé par des populations Ibères ou Ligures. C'est sur le site de la chapelle des Pénitents que l'on a retrouvé les premières traces de l'occupation de Mèze par les Phéniciens, probablement dès le VIIIème siècle av. J.-C. Les Phéniciens, peuple originaire du Proche-Orient, étaient de grands navigateurs et surtout de grands commerçants qui naviguaient sur toute la Méditerranée jusqu'en Espagne où ils venaient chercher l'étain et l'argent. Sur cette voie maritime, Mèze devint donc très vite un gîte d'étape. Il connut la prospérité grâce à un important trafic et dès le VIème siècle av. J.-C, un port y fut construit. 
  • Mèze, colonie grecque 
    Après les Phéniciens, ce sont les colons Phocéens (Grecs d'Asie Mineure), également grands navigateurs et aventuriers qui s'installent sur le site. Ils avaient fondé Marseille en 600 avant JC et très vite ont essaimé tout le long de la côte. Après Ampurias, ils fondèrent Agde, qui devait servir de relais sur la route de l'Espagne. Mais le site de Mèze se révéla être un lieu de mouillage plus abrité et surtout plus commode d'accès. Ainsi ce qui n'avait été jusqu'alors qu'un comptoir solidement défendu, se transforme en un habitat définitif. Mèze devint ainsi colonie phocéenne. Contrairement aux Phéniciens, les Grecs ne font pas que du commerce, mais ajoutent le désir d'une activité locale et la mise en valeur des ressources qu'offrait l'établissement. La colonie de Mèze fut considérée comme une profitable source de recette en raison de la richesse piscicole de l'étang de Thau. Ils auraient été les premiers à élever des huîtres, à acclimater la vigne et à exploiter les premières salines. Tandis que les colons d'Ionie et de Marseille s'installaient à Mèze et y prospéraient, un grand mouvement de population s'est accompli. Aux populations autochtones (Ibères ou Ligures) est venue se surajouter une tribu celtique: les Volques. Pasteurs, ils sont devenus agriculteurs en se sédentarisant. Une tribu s'installa sur le piémont mézois, mais, navigateurs par exception, ils laissèrent aux Grecs la presqu'île de Mèze. 
  • La conquête romaine 
    Mais les Phocéens n'allaient pas tarder à faire la connaissance d'un voisin bien plus belliqueux. En 219 av. J.-C, l'audacieuse expédition que les Romains menèrent contre Hannibal en Espagne eut pour la ville de profondes répercussions. Mèze et l'étang de Thau devinrent l'appui logistique de la campagne espagnole. Carthage détruite, l'Espagne soumise, l'Orient conquis, la Méditerranée n'est plus qu'une mer romaine et le midi de la Gaule était trop tentateur pour ne pas exciter la convoitise. En 125 av. J.-C, Marseille demande le secours des Romains contre les déprédations des tribus celtiques. Une occasion pour Rome de gagner butin et territoire. La conquête de la Gaule est commencée, le pays Volque définitivement occupé, et la province de Narbonnaise est fondée. Mais le Sénat ayant promis de respecter le territoire de Marseille et de ses colonies, la minuscule enclave de Mèze devait rester phocéenne. Mais les événements ne le voulurent pas. César, en guerre contre Pompée, se vit refuser l'alliance des Massaliotes. Une attitude qui devait leur coûter cher. Marseille est assiégée, ses colonies soumises et au mois de mai 49 av. J.-C, le territoire de Mèze est entièrement occupé par les Romains. La construction de la Via Domitia qui relie l'Italie à l'Espagne, par Domitius Ahenobarbus au moment de la conquête de la Narbonnaise, avait facilité l'installation des Romains dans toute la région. Car bien que l'hellénisme des Mézois dut rester longtemps profond, une identité liait maintenant le territoire de Mèze avec son arrière-pays. Des liens qui allaient encore augmenter quand au 1er siècle de notre ère, l'empereur Claude distribua des terres aux vétérans de ses légions, créant ainsi autour de Mèze les multiples villas romaines dont le territoire est parsemé. Du 1er au 3ème siècle, durant cette période que l'on appelle Pax Romana (paix romaine), Mèze fut une cité riche et prospère. Le port connaissait un trafic intense, les exploitations cultivaient de façon dense la vigne et l'olivier. Comme les Grecs ont laissé l'empreinte de leur langue dans le vocabulaire de la pêche, les Romains laisseront des traces dans celui de la culture de la vigne. On cultivait une quarantaine de cépages et on parlait déjà de surproduction : le vin de la région aurait fait concurrence au vin d'Italie... 
  • Mèze au Moyen-Âge 
    L'occupation de Mèze par les Sarrasins est certaine en raison de leur périmètre d'occupation. Leur présence fut désastreuse pour la ville. En 736, Charles Martel qui en 732 les avait battus à Poitiers, décida de les attaquer à nouveau et de les chasser de Septimanie. Mèze fut rasée, ses remparts abattus, sa population dispersée, et les terres autrefois cultivées devinrent jachères. Mais la ville n'était point condamnée. Elle allait au début du IXème siècle, renaître de ses cendres. Alors que Charlemagne devenait empereur d'un vaste empire, la région était dans un état misérable. A cette époque, des Espagnols étaient venus en France, fuyant la domination des Goths et des Sarrasins. Charlemagne accueillit avec faveur cette population active et travailleuse. Pour les fixer, il leur distribua des terres en Septimanie. Charlemagne avait un double but : économique, en repeuplant le pays dévasté et en reconstituant la richesse agraire, et politique, en formant une milice locale capable d'arrêter toute incursion arabe. 
  • Le renouveau du IXème siècle 
    C'est ainsi qu'en 844, dans le cadre du nouveau système féodal qui se met en place à cette époque, une famille espagnole reçoit, de la part de Charles le Chauve, la totalité de Mèze, à savoir le castrum, qui comprenait la partie de la ville groupée aux alentours de l'église Saint-Pierre (actuelle chapelle des Pénitents) et le castrum de la Tour (actuelle église Saint-Hilaire). 
    Leur deux fils, Arrius et Ayxomus, se partageront la seigneurie de Mèze. Une séparation qui continuera pendant tout le Moyen-Age et jusqu'à la croisade des Albigeois. 
  • Mèze et la croisade des Albigeois 
    Au XIIème siècle, la seigneurie de Mèze était rattachée à la Vicomté de Carcassonne-Béziers, dirigée par la puissante famille de Trencavel. Afin d'en finir avec les cathares du Languedoc, les gardiens de la foi catholique encouragèrent des expéditions armées contre ces hérétiques du Midi qui mettaient en péril l'unité de l'Eglise. La horde des barons du Nord, dirigée par Simon de Montfort, attiré par la richesse et la vie polie du Languedoc, se répandit sur la région, sous le signe de la foi. Les barons méridionaux, empêtrés dans leurs querelles internes, furent incapables de faire un front uni face à l'offensive des croisés. Mèze fut pris le 29 juillet 1209 et la seigneurie fut confisquée au profit de l'evêque d'Agde qui devient le seigneur dominant de l'ensemble de Mèze. Par le traité de Paris qui mit fin officiellement à la guerre en 1229, Mèze rentra définitivement dans l'escarcelle du royaume de France. 
    Au XIVème siècle, on peut voir Mèze enserrée dans ses remparts, avec ses deux églises et ses petites rues étroites qui séparaient les maisons hautes et enchevêtrées. L'eau qui était rare, était puisée au puits commun; les fumiers s'amoncelaient dans les fossés. Ils ajoutaient leur pestilence à celle de l'eau jaunâtre et à l'endémique saleté des rues. La vie économique se concentrait en deux pôles, l'agriculture et la pêche, sans notable commerce et sans grands échanges. Le port lui-même était en sommeil. Les agriculteurs, tiraient leurs ressources de la vigne et de l'olivier. Ils cultivaient peu de céréales, celles nécessaires à l'alimentation locale et élevaient, non sans difficultés un cheptel pauvre. La pêche était toujours la principale ressource des habitants, ainsi que la chasse aux oiseaux d'eau nombreux dans les marais. Vers le milieu du siècle, Mèze ne fut pas épargnée par les calamités qui s'abattaient alors dans tout le royaume. La grande peste de 1347 fut sévère, tout comme celle de 1383 qui dura quatorze mois et fit succomber tous les adolescents de moins de vingt ans. D'effroyables disettes suivaient ces épidémies dévastatrices. Les courses des routiers (soldats errants) et les ruines de la Guerre de Cent ans semèrent d'autres malheurs dans la communauté mézoise, très diminuée à la fin du siècle. Mais le calme revenu allait permettre à la ville de panser ses blessures et de continuer à lutter pour sa vie. 
  • Lors de la Croisade des Albigeois, Pierre Seigneur de Mèze, vassal de Raimond de Béziers, prit fait et causes pour les Cathares. Le 29 juillet 1209, Simon de Montfort vainqueur s’accapara de la seigneurie de Mèze et imposa en signe de soumission l’agneau pascal portant la croix. Mèze perdit alors ses armoiries constituées de 3 roses rouges sur blason or à chevron de sable. 
  • La légende du Bœuf de Mèze 

 

Vestiges préhistoriques et antiques 

  • Habitats chalcolithiques à Farlet, Font-Mars, La Jonquèze, Saint-Martin, Grand'Grange, Nègue Vaques, Font Trouilly, Pierre Plantée. 
    Vestiges archéologiques du Pallas. 
    L'habitat antique de Mèze (7ème à 3ème av. J.-C.) se trouvait aux abords de l'église des Pénitents. 
    25 villas romaines, principalement : Les Yeuses, Saint-Martin de Caux, Mas Lavit, La Sablière, Le Vieux Provençal. 
    Vestiges de la voie Domitienne. 
    Vestiges de quais antiques dans les maisons. 
    Tombes wisigothiques à Périlhan, Le Vieux Provençal, Saint-Martin de Caux, La Sablière.

 

Architecture civile 

  • Remparts du XIIIème siècle.

 

Architecture sacrée 

  • L'église Saint-Martin-de-Caux 
    Petite église de style roman construite au XIIe siècle. Elle se situe au bord du Cami Roumieu, le chemin qui permettait aux pélerins de traverser le Languedoc lors du pélerinage à Compostelle. L’église a eu une relative importance par le passé car elle appartenait à l’abbé de Saint-Guilhem-le-Désert. Après la découverte de vestiges gallo-romains (statue en marbre, tombeaux), on peut imaginer que l'église est construite sur une place sacrée utilisée dès l'Antiquité. 
  • Eglise paroissiale Saint-Pierre [désormais Chapelle des Pénitents] 
    Ancienne église paroissiale Saint-Pierre, la chapelle est même bâtie sur le site d’un temple antique fondé par les grecs. Elle surplombe le vieux port et l’ancienne ville de Mèze. 
    On sait qu’une première église fut construite (elle est citée en 844) au Moyen-Age à cet endroit, mais les plus anciens murs de la chapelle proviennent de l’église romane construite au XIIème siècle. De cette époque ont survécu le choeur, l’abside semi-circulaire et les dernières travées des murs de la nef. On a retrouvé à ses abords les plus anciennes traces d'occupation de Mèze. 
  • L'ancienne chapelle de Notre-Dame-de-Pallas 
    Elle aurait appartenu aux moines de l'abbaye de Conques, dans l'Aveyron. Elle était située sur un chemin nord-sud très utilisé, à 2km au nord de Mèze, emplacement qui permettait de gérer le traffic de marchandises provenant de l’étang de Thau. Les vestiges dateraient du Xème siècle. Le seul élément encore debout est le mur du chevet, remarquable car bien que constitué à l’extérieur par des murs droits, l’intérieur dessine une abside semi-circulaire. 
  • L'église Saint Hilaire fut construite au XVe siècle par Étienne de Cambrai qui termina aussi la Cathédrale Saint-Etienne d’Agde, en lieu et place d’une ancienne église dont on retrouve la trace au Vème siècle. Autant dire que l’antiquité du lieu est attestée. D’abord église collégiale, elle devint simple prieuré au moment de sa reconstruction. Attenante aux fortifications de la cité, sa tour-clocher aura servi de nombreuses fois de tour de défense lors des périodes de troubles que connu la ville. 
    L’église, retouchée de nombreuses fois après sa reconstruction, est un édifice typique du gothique méridional, avec un plan simple basé sur une nef unique à quatre travées voûtée d’ogives, et d’une abside à sept pans voûtée elle aussi. L’église est soutenue par des contreforts visibles sur ses côtés.